Polluant

Désigne un agent physique, chimique ou biologique qui provoque une gêne ou une nuisance dans le milieu liquide ou gazeux. Au sens large, le terme désigne des agents qui sont à l'origine d'une altération des qualités du milieu, même s'ils y sont présents à des niveaux inférieurs au seuil de nocivité. Pour les polluants qui ont un effet nocif sur les organismes vivants, on réserve le terme de contaminants. Des conventions internationales réglementent le rejet des polluants selon leur toxicité. Un polluant est dit altéragène. On peut désigner sous le terme de polluant toute substance artificielle produite par l'homme et dispersée dans l'environnement, mais aussi toute modification d'origine anthropogène affectant le taux ou (et) les critères de répartition dans la biosphère d'une substance naturelle propre à tel ou tel milieu (Feist et al., 2001[1]).

Polluant d'origine naturel

La salinité de l'eau de mer se situe entre 37 et 38 grammes par litre (g/L), alors que la salinité des saumures peut atteindre les 70 g/L. Le sel est présent à l'état naturel dans l'eau de mer. Cependant, on peut considérer qu'il s'agit d'une pollution puisqu'il se retrouvera en plus grande quantité qu'à l'état naturel.

Il a ainsi été démontré qu'une augmentation de la salinité des eaux a des conséquences néfastes sur la plante à fleurs aquatique posidonie, dès 38,4 g/L. Or, ces herbiers constituent un écosystème de premier plan en Méditerranée et exercent une fonction protectrice des littoraux contre l'érosion marine. Ils sont le refuge d'un grand nombre d'espèces animales (mollusques, poissons, crustacés, etc.) (Forbes et Forbes ; 1997)[2].

Polluant d'origine artificielle (anthropique)

Ce sont des substances créées et introduites dans l'environnement par l'activité humaine. Les exemples sont innombrables :

Les pesticides : appliqués sur les cultures, on les retrouve notamment dans les sols et les rivières (ex : le glyphosate, le chlordécone, le DDT[3], etc.).

Les PCB (Polychlorobiphényles) : massivement utilisés des années 1930 aux années 1970 comme lubrifiants pour la fabrication des transformateurs électriques, condensateurs, ou comme isolateurs dans des environnements à très haute tension, ces composés se sont accumulés dans les sédiments de cours d'eau et sont notamment à l'origine de l'interdiction de la consommation de poissons pêchés dans le Rhône.

Les CFC (Chlorofluorocarbones) : anciennement utilisés dans les systèmes de réfrigération sont responsables de la destruction de la couche d'ozone.

Les retardateurs de flamme (ex : PBDE[4]) : additifs utilisés pour minimiser les risques d'incendie des tissus, plastiques, etc. De nombreux retardateurs de flamme sont suspectés avoir des effets délétères pour la santé et l'environnement (Rainbow, 1995)[5].