La digestion dans la cavité bucco-œsophagienne
La digestion commence par la préhension des aliments dans la cavité buccale suivie par la mastication puis la déglutition .
La mastication
C'est le premier acte mécanique de la digestion. Le rôle de la mastication est,
d'une part, de fragmenter les aliments, grâce aux dents, augmentant ainsi leur surface et
d'autre part, d'assurer un mélange intime de ces aliments avec la salive. Ces deux phénomènes transforment la forme originelle des aliments en une forme favorable à la déglutition.
La sécrétion salivaire
Origine de la salive
La salive est le mélange des sécrétions de toutes les glandes salivaires. Celles-ci comprennent: trois glandes principales paires, la parotide, la glande sous-maxillaire, la glande sublinguale; des glandes pariétales de taille moyenne; de nombreuses petites glandes dispersées dans la muqueuse de la cavité buccale (Figure 2).

Figure 2: Glandes salivaires
Propriétés physiques
Débit : le débit salivaire est de 700ml/24h en dehors du repas, peut atteindre 1500ml/24h lors de la mastication
Viscosité : Le pH de la salive humaine est habituellement neutre ou faiblement acide; chez les animaux domestiques au contraire le pH de la salive est toujours alcalin.
Composition de la sécrétion salivaire
La salive est constituée de 98% d'eau, d'électrolytes et de protéines
Les électrolytes sont :
Du point de vue de sa teneur en ions minéraux, la salive des animaux domestiques contient essentiellement des chlorures, des phosphates et des bicarbonates de potassium, de sodium et de calcium (Na+, K+, Cl-, HCO 3-, Ca++).Elle contient moins d'électrolyte, c'est une solution hypotonique, comparée au sang . Les composants inorganiques de la salive ont une importance particulière chez les ruminants; ces espèces diffèrent des autres espèces par la forte teneur de leur salive en électrolytes.
Les protéines :
on en trouve les enzymes, les glycoprotéines et l'immunoglobuline.
* L'amylase : Amidon
* La Ptyaline : Glycogène
* Lipase :
* Lysosyme:
La salive de l'homme contient des quantités importantes de ptyaline ( α amylase). Dans la salive de la plupart des animaux domestiques cette enzyme n'existe pas ou bien en quantité tellement faible qu'elle ne joue aucun rôle dans la digestion de l'amidon.
Notons que chez les ruminants la salive est relativement riche en azote (65-70% sous forme d'urée).
Glycoprotéines : la viscosité de la salive
Immunoglobulines : IgA (Rôle anti-inflammatoire)
Rôle de la salive
Elle joue un double rôle d'humidification des muqueuses et de préparation des aliments pour leur digestion. La salive des animaux domestiques a avant tout, sauf chez les ruminants, un rôle mécanique. Grâce à sa teneur élevée en eau, elle permet aux animaux de préparer leurs aliments à la déglutition.
Pendant la mastication, il se produit une hydratation et une imbibition des particules alimentaires en même temps qu'une extraction de certains principes solubles. * d'une part parce qu'il assure une fragmentation complète des aliments, * d'autre part en provoquant une sécrétion accrue de suc gastrique.
Son activité est optimale à une concentration déterminée en ions chlore et entre des valeurs de pH comprises entre 4 et 9.
Chez l'homme et d'autres mammifères, elle contribue directement à la digestion de l'amidon dans la bouche sous l’action de l’amylase salivaire; l’enzyme est capable de transformer rapidement l’amidon en maltose en passant par un corps intermédiaire, la dextrine.
Chez l'homme et d'autres mammifères, elle contribue directement à la digestion de l'amidon dans la bouche sous l’action de l’amylase salivaire; l’enzyme est capable de transformer rapidement l’amidon en maltose en passant par un corps intermédiaire, la dextrine.
Le séjour des aliments dans la cavité buccale étant assez bref, la dégradation de l’amidon n’est qu’incomplète; l’amylase conserve cependant son activité pendant un certain temps dans l’estomac car les aliments y sont disposés en strates et ce n’est qu’au bout d’un certain délai que le pH va diminuer, lorsque l’acide chlorhydrique arrivera dans la zone cardiaque de l’estomac.
Chez l’homme, l’attaque de l’amidon peut se poursuivre pendant 15-30 minutes dans l’estomac mais ici aussi, dans les meilleures conditions, une partie seulement de l’amidon est décomposée.
Régulation de la sécrétion salivaire
La sécrétion salivaire est exclusivement sous la dépendance du système nerveux autonome (sympathique et parasympathique)
La prise de la nourriture entraîne l'activation des mécano-récepteurs de la cavité buccale (par mastication) et des chémorécepteurs des papilles gustative (par l'acidité, le salé, le sucré et l'amertume) et entraîne une simulation de la sécrétion salivaire.
La transmission de l'information vers le SNC est assurée par le nerf lingual V et glosso-pharyngien IX.
La stimulation centrifuge est assurée par le nerf facial VII et le glosso-pharyngien IX qui sont les nerfs sécrétoires des glandes salivaires.
Déclenchement de la sécrétion salivaire
A coté du contacte avec les muqueuses buccale et la mastication, les stimuli sont, notamment l'odeur et le goût des aliments. Les réflexes conditionnés peuvent aussi jouer le rôle. (Comme par exemple le bruit des assiettes avant un repas, nausée, ingestion d'aliment irritant).
La déglutition
La déglutition est le processus par lequel les aliments préparés dans la cavité buccale sont amenés dans l'estomac en passant par le pharynx et l'œsophage.
Le déplacement des aliments dans l'œsophage a lieu grâce à des mouvements péristaltiques. Une onde péristaltique commence par la formation d'un étranglement par contraction des muscles œsophagiens au dessus du bol alimentaire; elle se poursuit en direction de l'estomac en poussant devant elle la boule d'aliments (Figure 3).

Figure 3: Fermeture de l'épiglotte lors de la déglutition
Le relâchement de la musculature en dessous du bol alimentaire facilite son déplacement vers l'estomac. Les liquides traversent rapidement l'œsophage en état de relâchement jusqu'au cardia ou bien ils sont comme injectés jusqu'à ce niveau; ils y séjournent plus ou moins longtemps avant d'être envoyés dans l'estomac par des ondes péristaltiques énergiques.
Le sphincter situé dans l'embouchement de l'œsophage dans l'estomac (sphincter du cardia) et séparant la cavité stomacale de la lumière œsophagienne (Figure 4) se trouve normalement en état de contraction tonique; il s'ouvre soit pour la déglutition soit pour le vomissement.
Classiquement on la devise en 3 étapes:

Figure 4: Jonction gastro-eosophagienne (Cardia)
Le temps buccal
Une fois le bol alimentaire formé, il est déposé sur le dos de la langue qui le pousse d'avant en arrière vers le pharynx en le pressant contre le voûte palatine.

Le temps pharyngien
Le contact de l'alimentation avec le voile du palais, déclenche un réflexe qui le propulse vers l'œsophage entraînant un arrêt de la respiration en apnée inspiratoire. Le bol alimentaire en descendant fait basculer l'épiglotte de 180° en renforçant la fermeture de la trachée. Ouverture du sphincter supérieur de l'œsophage, et progression du bol vers l'œsophage sous la triple influence de la base de la langue, de la pression latérale des constricteurs moyens et inférieurs de l'aspiration pharyngé-œsophagienne.

Le temps œsophagien
Arrivé à l'extrémité supérieure de l'œsophage le bol alimentaire progresse très rapidement vers le cardia entraîné par des ondes péristaltique (10S)

La motricité œsophagienne
Le péristaltisme œsophagien
Le segment œsophagien d'amont propulse le bol alimentaire par une contraction de la couche circulaire et une relaxation de la couche longitudinale (œsophage. retourne à sa longueur initiale).
Le segment d'aval est réceptif avec relaxation de la couche circulaire et contraction de la couche longitudinale (qui raccourcit l'œsophage d'aval et rapproche le bol).

Schéma du péristaltisme dans l'œsophage (vue d'antérieur)
Le sphincter inférieur de l'œsophage
Rôle primordial contre le reflux. Il a une a activité motrice double:
-Phasique: ouverture (enclenchée par X ou stimulation β adrénergique).
fermeture (enclenchée par stimulation α adrénergique).
-Tonique: permanente (stimulée par innervation cholinergique intrinsèque et extrinsèque(X), par déglutition).