La digestion au niveau de l'intestin grêle
Définition
Intestin grêle est une sorte de tube torsadé serpentant à l'intérieur de l'abdomen sur plusieurs mètres. Sa longueur diffère d'une espèce à une autre, selon le régime alimentaire. Chez l'homme, l'intestin grêle mesure de 6 m de long et 3 cm de diamètre. L'intestin grêle se loge dans la cavité abdominale en dessinant des anses. Il commence à la sortie du sphincter pylorique et se termine au niveau de la valvule caecale du côlon. Il est mobile dans la cavité péritonéale mais relié à la paroi dorsale par le mésentère. Il est situé entièrement dans l'étage sous-mésocolique.
L'intestin grêle se répartie en 3 segments successifs : Le duodénum, le jejunum et l'iléon (Figure 7)
Figure 7 : Division anatomique de l'intestin grêle
Structure de la paroi intestinale
La paroi externe de l'intestin grêle: - Elle montre de nombreux plis circulaires dont l'activité musculaire permet de faire tourner le chyme sur lui-même. - La paroi intestinale contient de nombreuses fibres musculaires lisses, involontaires, qui assurent le brassage et la progression du chyme tout au long de l'intestin grêle. • La face interne de l'intestin grêle, la muqueuse, très particulière, est très replié sur elle-même. Ces replis sont sous forme d'ondulation (Figure 8) qui présente des milliers de saillies d'environ 1 mm, les villosités intestinales, qui lui confèrent un aspect duveteux et multiplient cinq à six fois la surface interne :

Figure 8 : Muqueuse repliée de la face interne de l'intestin grêle
Chaque villosité est le siège de microvillosités (Figure 9), visibles uniquement au microscope électronique. La densité des villosités diminue entre le jéjunum et l'iléon, à mesure que l'on progresse vers le côlon. Entre les villosités des dépressions, cryptes, qui s'enfonce dans la muqueuse
Figure 9: Détails des villosités et de microvillosités
Les secrétions responsables de la digestion intestinales
Les sécrétions pancréatiques
Le suc pancréatique est élaboré dans la portion exocrine du pancréas, alors que les îlots de LANGERHANS constituent la portion endocrine de la glande (cellules a qui sécrètent le glucagon et les cellules b qui sécrètent l'insuline). Le pancréas est de loin la glande digestive la plus importante car elle produit presque toutes les enzymes nécessaires à la dégradation des aliments au niveau de l'intestin grêle.
La composition du suc pancréatique varie dans de grandes proportions selon la qualité du stimulus agissant sur la glande. Parmi les composants inorganiques, deux sont à une concentration élevée dans le suc pancréatique: le bicarbonate de sodium et le carbonate de sodium. D'autres, comme le NaCl et divers électrolytes, sont à un taux plus faible.
Le pancréas peut être considéré comme une sorte de glande salivaire abdominale. Il produit environ deux litres par jour d'un suc alcalin. La concentration élevée de bicarbonate amène le pH du chyme à la neutralité, avec des pH basiques chez certaines espèces: 7,6-8,4 chez le boeuf et 8,12-8,33 chez le mouton; ce pH est favorable aux enzymes pancréatiques.
Les constituants organiques du suc pancréatique représentent, chez l'homme, près de 70% de la matière sèche. Les éléments les plus importants pour la digestion sont les enzymes qui comprennent trois ferments protéolytiques « essentiels » le trypsinogène, le chymotrypsinogène et la carboxypolypeptidase, une lipase et une amylase.
Les caractéristiques de la sécrétion pancréatique dépendent du type de chyme. cette réponse se fait grâce à la libération d'une hormone: la sécrétine, par la muqueuse duodénale qui stimule les cellules du pancréas. Si le chyme est acide, la sécrétine augmentera la sécrétion de bicarbonates-Si le chyme est riche en matières grasses, la sécrétine elle augmentera la sécrétion pancréatique en enzymes
Remarque :
Le trypsinogène, le chymotrypsinogène sont inactifs sous cette forme. Ce n'est qu'après son entrée dans l'intestin que le trypsinogène inactif est activé en trypsine sous l'action de l'entérokinase sécrétée par la muqueuse de l'intestin grêle. La trypsine active à son tour de façon autocatalytique le reste du trypsinogène et transforme le chymotrypsinogène en chymotrypsine.
Complément :
Tableau récapitulatif des principales enzymes pancréatiques | |||
Enzyme | Mode d’action | Substrat | Produits |
Chymotrypsine | Endopeptidase coupe après lysine et arginine | Protéines | |
Trypsine | Endopeptidase coupe après tyrosine, tryptophane et phénylalanine | Protéines | |
Carboxypeptidase | Exopeptidase détache l’acide aminé C terminal | Protéines et peptides | |
Amylase | Hydrolyse des liaisons a 1-4 | ||
Phospholipase A2 | Hydrolyse de lalaison ester en position 2 des glycérophospholipides | ||
Phospholipase A2Ribonucléase | Hydrolyse des liaisons ester en position phosphate 5’ de l’ARN (à condition que la base liée en3’ au ribose soit pyrimidique) | ||
Désoxyribonucléase | Hydrolyse des liaison ester phosphtae 5’ | ||
Collagénase tissuconjonctif | Hydrolyse préférentellement les peptides àchaîne latérale aliphatique de petite taille | ||
Elastase | Hydrolyse des liaisons peptides |
Le foie et le système biliaire
Le foie est l'organe métabolique le plus important de l'organisme. Il reçoit du sang de deux façons: environ 80% provient du lit capillaire intestinal, entre dans le foie avec du sang provenant de la rate par la veine porte; ce sang est pauvre en oxygène mais riche en substance qui viennent d'être absorbées par l'intestin. Les 20% qui restent, sont du sang artériel normal provenant de l'artère hépatique et donc riche en oxygène. Les hépatocytes sont des cellules qui donnent au foie ses propriétés particulières; ils ont une structure complexe car leurs surfaces sont en contact soit avec le sang, soit avec les canalicules biliaires.
Chez l'Homme, le foie synthétise environ 700ml de bile par jour. Elle est composée d'eau, de sels minéraux, de mucus et de cholestérol. Son pH est de 8. Elle contient en outre : -des sels biliaires, taurocholate et glycocholate de sodium. Ces molécules présentent une partie polaire et une partie apolaire, ce sont donc des surfactants qui émulsifient les lipides et permettent l'action de la lipase. Ils possèdent aussi une action antiseptique.
La bile contribue aussi à la neutralisation de l'acidité du chyme et par là même à l'action des enzymes intestinales et pancréatiques dont le pH optimum d'activité se situe autour de 7. Elle solubilise les acides gras et les vitamines liposolubles. Elle a un rôle important de vecteur d'excrétion de substances exogènes comme les médicaments, les toxiques, et de substances endogènes telles que les pigments et le cholestérol .
Les sécrétion intestinales:
Les sécrétions de l'intestin grêle contiennent des enzymes protéolytiques qui terminent l'hydrolyse des peptides en acides aminés (tripeptidase, aminopolypeptidase, aminopolypeptidase et nombreuses dipeptidases dont certaines spécifiques). Elles contiennent également: - une amylase qui hydrolyse l'amidon et les oligosaccharides en maltose et glucose- de nombreuses disaccharidases, dont certaines spécifiques,- une sucrase qui hydrolyse de saccharose et le sucrose en fructose et glucose- une maltase hydrolyse le maltose en glucose- une lactase qui hydrolyse le lactose en galactose et glucose- enfin une lipase.
Nous avons vu précédemment au cours de la digestion, que les composés macromoléculaires des aliments sont hydrolysés par les enzymes des sucs digestifs en molécules de taille absorbable. Les protéines sont scindées en acides aminés, les hydrates de carbone en glucose et en autres monosaccharides et les graisses en glycérol et acides gras libres. La digestion et l'absorption se produisent principalement dans l'intestin grêle.
Particularité de la digestion des lipides
La digestion des lipides présente des particularités liées au caractère hydrophobe des lipides car le milieu intestinal est aqueux. Cela explique deux différences majeures avec la digestion des glucides et des protéines :
1) La digestion des produits hydrosolubles comme les protéines et les glucides ne pose pas de problème particulier dans un milieu aqueux, en revanche, leur absorption devra se faire de façon active car les anthérocytes ne laissent pas pénétrer facilement des produits hydrosolubles
2) Pour les lipides, on aura une situation inversée: la digestion intraluminale est complexe, à cause du caractère lipophile des molécules qui se trouvent dans un milieu aqueux. En revanche, l'étape d'absorption par les entérocytes se fera par simple diffusion.
Principe de la digestion des lipides
Ce principe repose sur les actions complémentaires de la lipase pancréatique et la bile La lipase est une protéine hydrosoluble (action lipolytique, c'est la plus importante des enzymes lipolytiques du suc pancréatique (phospholipase) (herbivore) La bile: les sels biliaires est l'élément essentiel dans la bile pour la digestion des lipides. Les molécules des sels biliaires possèdent des régions polaires et non polaires (Figure 10)

Figure 10: Schéma d'une molécule d'acide biliaire
Rôle de la lipase et de la bile
- La lipase a une action lipolytique, la lyse des lipides, qui ne s'effectue qu'à pH alcalin (6 à 8)
- La bile solubilise les acides gras et les vitamines liposolubles, elle Contribue aussi à la neutralisation de l'acidité de chyme permettant ainsi à l'action des enzymes intestinales et pancréatiques
La digestion intestinale
Dans l'intestin grêle, le chyme acide provenant de l'estomac est mélangé aux sécrétions alcalines du pancréas, du foie et des glandes intestinales. Les enzymes de ces sécrétions sont responsables de la majeure partie du processus de digestion. L'absorption se produit également en grande partie dans l'intestin grêle.
Les mouvements de brassage de l'intestin grêle assurent le mélange du chyme provenant de l'estomac avec les diverses enzymes de l'intestin grêle. Ces mouvements de brassage consistent en mouvements péristaltiques non propulsifs, en mouvements de segmentation rythmiques et en mouvements pendulaires; ces derniers sont des contractions locales qui déplacent le contenu vers une autre partie de l'intestin. Les villosités de l'intestin se contractent et se relaxent au cours de la digestion; ces mouvements ont une double fonction; • présenter la face externe des villosités au nouveau chyme • et faire circuler la lymphe sur leur face interne.
En fin de digestion, un péristaltisme propulsif pousse le contenu dans le colon; une série de contraction balaie presque totalement le contenu de l'intestin grêle. Le transfert des aliments de l'intestin grêle vers le côlon débute environ quatre heures après l'ingestion et est terminée en dix heures approximativement. La motilité persiste après vagotomie (section du nerf vague); pour cette raison, on pense qu'il s'agit d'une propriété des réseaux nerveux locaux (principalement le plexus myentérique). Le péristaltisme propulsif est toujours dirigé vers l'anus.
Particularité de la digestion des lipides
La digestion des lipides présente des particularités liées au caractère hydrophobe des lipides car le milieu intestinal est aqueux. Cela explique deux différences majeures avec la digestion des glucides et des protéines : 1) La digestion des produits hydrosolubles comme les protéines et les glucides ne pose pas de problème particulier dans un milieu aqueux, en revanche, leur absorption devra se faire de façon active car les anthérocytes ne laissent pas pénétrer facilement des produits hydrosolubles 2) Pour les lipides, on aura une situation inversée: la digestion intraluminale est complexe, à cause du caractère lipophile des molécules qui se trouvent dans un milieu aqueux. En revanche, l'étape d'absorption par les entérocytes se fera par simple diffusion.
Principe de la digestion des lipides
Ce principe repose sur les actions complémentaires de la lipase pancréatique et la bile La lipase est une protéine hydrosoluble (action lipolytique, c'est la plus importante des enzymes lipolytiques du suc pancréatique (phospholipase) (herbivore) La bile: les sels biliaires est l'élément essentiel dans la bile pour la digestion des lipides. Les molécules des sels biliaires possèdent des régions polaires et non polaires (Figure 10)

Figure 10: Schéma d'une molécule d'acide biliaire
Rôle de la lipase et de la bile
- La lipase a une action lipolytique, la lyse des lipides, qui ne s'effectue qu'à pH alcalin (6 à 8)
- La bile solubilise les acides gras et les vitamines liposolubles, elle Contribue aussi à la neutralisation de l'acidité de chyme permettant ainsi à l'action des enzymes intestinales et pancréatiques
Action de la lipase et de la bile
Quel est la difficulté dans la dégradation des lipides?
La dégradation des lipides est sous l'action des enzymes lypolitiques(Lipases). Alors que Les lipides, les Acides gras, triglycérides sont peu solubles dans l'eau, les enzymes lipolytiques (lipase) sont hydrosolubles. Les lipases et les lipides sont, donc, deux molécules miscibles (qui ne se mélangent pas), ce qui rend leur interaction difficile. En plus de ça, la présentation des lipides sous forme d'agrégats, empêche l'accès des enzymes aux molécules des lipides.La digestion des lipides est rendu plus efficace grâce au processus d'émulsification (Figure 11) transformant les agrégats lipidiques en micelles de faible diamètre (2à 3 nm).
Figure 11: Schéma d'un micel dans un un milieu aqueux
La lipase Pour agir sur les lipides, il faut que celles-ci (les lipides) se présentent sous forme de microgouttelettes (dispersées) et ceci n'est possible que par une émulsification de ces lipides. L'émulsification a pour but de disperser les gouttelettes (désagrégation) par brassage mécanique que subit le bol alimentaire qui Commence dans l'estomac, complété dans l'intestin auquel s'ajoute l'action des sels biliaires.
Les sels biliaires vont Stabiliser cette émulsion produite par le brassage en maintenant la division physique des micelles par adhérence des sels biliaires aux lipides par leur région non polaire (hydrophobe). La région polaire des sels biliaires dirigée vers la phase aqueuse établissent des attractions avec l'eau et se repoussent. Cet état émulsifié des lipides permet l'action de la lipase. La lipase se fixe dans la phase liquide entourant le globule gras ce qui lui permet d'attaquer les molécules lipidiques (Figure 11)